Questionnaire des élèves de 6ème du collège Jean Vilar d'Echirolles :


1) Un retour ?

Pouvez-vous écrire une courte histoire juste pour nous ?

Pas vraiment, parce que je n'invente pas les histoires que je raconte et je n'en éris pas. Par contre, pourrait s'envisager que vous inventiez, vous, une histoire, et que je vienne vous la raconter, à ma manière. Mais ça, il faudrait que ce soit dans le cadre d'un projet...

Allez-vous revenir bientôt ?

Ca n'est pas prévu puisque les interventions que j'ai faites se situaient dans le cadre du projet que mène la Maison des Ecrits autour du Petit Chaperon Rouge.

2) Le « racontage »

Combien de temps avez-vous mis pour raconter l'histoire du PCR ?

Vous voulez dire : combien de temps m'a-t-il fallu pour travailler cette histoire et me l'approprier? Je n'en sais trop rien. Je laisse les histoires qui me plaisent faire leur chemin en moi, sans forcément que je travaille d'arrache-pied. Elles prennent peu à peu leurs marques, comme si elles étaient vivantes. On apprend à se connaître et un jour, elles franchissent la barrière de mes lèvres, de manière plus ou moins réussie. Grâce aux publics que je rencontre, je les affine, les précise, des idées me viennent et les étoffent. C'est très dur de répondre à cette question.

Combien de temps avez-vous mis pour faire ces histoires ?

Parfois, je trouve des histoires en les lisant la plupart du temps et très vite aussi, je les raconte. Parfois, elles tardent à se laisser raconter, elles ont peur... et moi aussi, alors, il faut les apprivoiser.

Comment avez-vous fait pour imaginer cette histoire ?

Laquelle? Le Chaperon Rouge?

Où avez-vous trouvé votre histoire ?

Laquelle?

Comment avez-vous eu l'idée de mettre plusieurs contes dans un ?

J'aime ça : je me perds parfois, je cherche mon chemin, comme les personnages des histoires lorsqu'ils se mettent en marche. C'est un système de portes, que j'ouvre, ou entrouvre, parfois de manière décidée, parfois à l'aveuglette. C'est comme un funambule sur son fil...

Combien d'histoires avez-vous racontées ?

Ah ah... que diriez-vous, vous?

Les contes racontés ont-ils été appris par coeur ?

Non, il y a des phrases qui reviennent, des ritournelles, mais pour le reste, les mots me viennent au moment où je raconte et ce ne sera pas forcément les mêmes mots qui se présenteront une autre fois. Le public n'est jamais neutre, il m'inspire, il m'influence; mon humeur aussi, l'état dans lequel je suis etc...

Comment faites-vous pour tout retenir ?

Je vois! Si j'ai des images dans ales yeux, si je me déplace vraiment dans les histoires, je n'ai pas trop de problème(s) pour retenir. Si les mots se contentent d'être des mots, qu'ils sont vides, creux, là, je risque d'oublier ce qui est en train de se passer. Il faut que je sois là, dans l'histoire, et pas en train de penser à autre chose.

3) La prestation

Comment faites-vous pour ne pas avoir honte ?

Parce que c'est moi et c'est pas moi, là, sur scène. Le costume aide, il change quelque chose en moi, il me donne de l'élan, me fait prendre des risques. Il faut que je croie à ce que je fais, que je ne doute pas, sinon, là, je pourrais “avoir honte”...

Avez-vous eu peur d'être sur scène, devant nous ?

J'ai souvent le trac, avant, et avant de raconter, je ne suis pas toujours disponible aux autres et détendue. C'est comme si je me mettais en route, que je chauffais mon moteur. Après, non.

Avez-vous souvent des classes aussi bruyantes que les nôtres ?

Vous avez remarqué?... Disons que vous participez et vivez les histoires à votre manière, et que vous ne vous rendez pas forcément compte, sur le moment, que ça peut être gânant, pour les autres spectateurs, qui seront dérangés, et pour moi qui aurai plus de mal à me concentrer. Devenir spectateur, ça s'apprend, on ne sait pas forcément comment c'est si personne ne nous l'explique. Maintenant que vous vous êtes aperçus que vous pouviez l'être, pensez à être plus silencieux la prochaine fois. Silencieux ne veut pas dire que ce sera déplaisant de l'être. Réfléchissez-y!

Faites-vous souvent ce genre de choses ?

Raconter? Oui, très souvent, puisque c'est mon métier. Je suis artiste.

Est-ce fatigant de raconter des histoires ?

Ca demande de l'énergie, de la disponibilité à son public, aux histoires, de la présence à ce que je fais. Donc, sur le moment, ce n'est pas forcément fatigant, mais après, je suis parfois “vidée”.

4) La conteuse

Pourquoi êtes-vous devenue conteuse ?

Difficile de répondre rapidement. Sans doute les aléas et chances de la vie. Je dis souvent que les histoires, elles m'ont “sauvé la vie”.

Depuis combien d'années êtes-vous conteuse ?

J'ai commencé à me former dans les années 80. J'ai d'abord raconter en amateure, au travail aussi, parce que j'étais éducatrice spécialisée, et puis, j'ai monté mon association, Poussières d'Histoires, en 1993 et je suis devenue professionnelle il y a un peu plus de dix ans.

Le métier de conteuse est-il difficile ?

Qu'entendez-vous par là?

D'où venez-vous ?

Vous voulez dire : de quelle région?

Je suis lyonnaise mais j'ai habité à Reims, quelques années, et je vis maintenant à Jarrie depuis 1992.

Est-ce bien de faire ce métier ?

Des fois, j'ai des doutes, parce que ce n'est pas toujours facile d'être artiste, de trouver du boulot, entre autre, mais j'ai toujours autant de plaisir à raconter!

Avez-vous fait de la musique étant jeune ?

Oh la la, vous me vieillissez!

Oui, j'ai pris des cours d'accordéon et j'ai suivi des stages de chant : chants traditionnels, improvisation.

Etes-vous musicienne ?

Un peu, mais pas comme un musicien qui en fait son métier. La musique, pour moi, elle est là pour accompagner mes histoires.

Comment s'appelle votre métier à la Maison des écrits ?

Je ne travaille pas à la Maison des Ecrits. Mais c'est la Maison des Ecrits qui m'a fait appel pour raconter pour vous.

5) Autres questions

Pourquoi y a-t-il de la magie dans les contes ?

Que voulez-vous dire par là?