LA JEUNE FILLE AVISEE
Tout commence par la rencontre entre un émir qui voyage à cheval et un paysan juché sur son âne. Tandis qu'ils cheminent ensemble, l'émir pose trois questions successives :
* penses-tu me porter ou est-ce moi qui devrai te porter?
* le blé est-il déjà mangé? Devant un champ qui n'est pas encore moissonné.
* l'homme qui est dans le cercueil est-il mort ou vivant?
Le paysan pense que l'émir est fou et rentré chez lui il raconte ce qui s'est passé à sa fille.
La fille explique les phrases énigmatiques de l'émir :
* porter signifie ici non pas porter au sens propre mais porter au sens figurer : porter la parole, parler.
* la question portant sur le champ de blé en sous-entendait une autre : le propriétaire de ce champ est-il endetté ou non? En effet, dans le cas où il serait endetté, il pourrait très bien ne pas pouvoir rembourser avec l'argent de la moisson et donc, ne pas réussir à se nourrir en fin de compte.
* la question sur l'homme au cercueil voulait dire que l'émir se demandait s'il s'agissait ou non d'un homme de biens dont on louerait ou pas les qualités après la mort.
Le lendemain, le paysan va s'excuser auprès du sultan en prétextant que la veille il était trop fatigué pour parler et répondre et il donne les explications de sa fille comme s'il y avait pensé lui-même. L'émir lui soumet successivement d'autres énigmes : le paysan devra les résoudre, sans quoi il sera emprisonné :
* aller acheter de l'ombre pour 5 dinars. La fille achète un chapeau de paille aux larges bords.
* pour 10 dinars, acheter 2 montures qui portent et qu'on puisse porter. La fille acquiert des babouches.
* quelle est la forêt où 100 arbres poussent? Chaque arbre a 12 branches. Chaque branche a 30 feuilles blanches et 30 feuilles noires.
Il s'agit du siècle, des années, des mois, des jours et des nuits.
L'émir soumet une dernière énigme au paysan qui devra venir :
* vêtu et nu : entouré d'un filet
* chevauchant : sur un bélier
* et marchant : le bélier étant plus bas qu'une autre monture, les pieds du paysan toucheront le sol
* pleurant et riant : il devra se frotter les yeux avec des oignons en pensant à des choses qui le font rire
L'émir est satisfait et il décide d'épouser la fille du paysan parce qu'elle a donné des réponses intelligentes. Elle devra faire promesse de ne jamais se mêler des jugements prononcés par l'émir.
Le différent entre deux voyageurs dont un qui a une jument qui vient de donner un poulain et un qui possède une mule qui l'aurait enfanté arrive aux oreilles de l'émir qui propose la chose suivante : il place le poulain à mi chemin entre la jument et la mule. Le poulain, qui s'était retrouvé sous les pattes de la mule parce qu'attiré par les carottes qu'elle mangeait retourne vers elle en raison de ce souvenir. L'émir déclare que le poulain appartient bel et bien au propriétaire de la mule.
La reine propose à celui qui a été grugé de revenir voir l'émir le vendredi suivant, lorsqu'il règle ses affaires, et de lui soumettre la situation suivante : il a semé du blé dans un champ près de la rivière mais les poissons sont sortis de l'eau pour manger tout le blé et sont retournés dans la rivière.
L'émir est mécontent et veut se séparer de sa femme qui n'a pas respecté sa promesse. Il lui accorde 2 faveurs :
* partager un dernier repas
* emporter ce qui lui est le plus cher
Elle verse un narcotique dans son verre et le fait emporter dans un coffre au domicile de son père.
A son réveil, l'émir a l'explication de cet état de fait : elle n'a fait qu'emporter ce qui lui était le plus cher!