Un homme soldat rentre chez lui après la guerre. Il aperçoit une maison à l'écart d'un village et frappe à la porte. La vieille qui y vit ne veut pas lui ouvrir et lui rétorque : « Mange donc ta soupe au caillou! »
L'homme ramasse un caillou sur le chemin et frappe à nouveau à la porte de la vieille en disant qu'il veut juste un chaudron et de l'eau pour faire cuire son caillou.
La vieille ouvre la porte.
Il prépare la soupe et régulièrement dit qu'elle est bonne mais serait encore meilleure si la veille avait...
Les ingrédients étoffent la soupe.
La soldat propose à la vieille de partager sa soupe. Il l'invite.
Depuis, les portes de ce village s'ouvre quand quelqu'un entend la chanson du passant.
Un vieil homme et sa femme s'installent au pied d'une colline, sans demander à quiconque si cet endroit appartient à quelqu'un. Ils fondent un village qui grandit au fur et à mesure que croit le nombre des habitants.
Une année, la sécheresse sévit. Leur apparaît un serpent qui dit être le maître des lieux et le génie de la colline. Il regrette que personne ne se soit jamais inquiété de savoir si la terre occupée était à quelqu'un. Pour rester, il leur faudra lui donner un mouton en offrande chaque année. La date décidée est le premier vendredi après la fin des récoltes.
Trois années de suite, le serpent, tout vêtu de blanc (innocence), vient chercher son dû. Les pluies étant revenues, les femmes donnant naissance à de nombreux enfants, le serpent exige maintenant un être humain.
Par deux fois, les villageois lui cèdent un vieux et un enfant chétif puis un homme faible. Ils pensent que c'est seulement une sorte de mise à l'épreuve. Mais le serpent emporte les sacrifiés vers la colline et on ne les revoit plus. La troisième année, le serpent désigne lui-même celui qu'il veut : quelqu'un en bonne santé! C'est un jeune garçon follement aimé d'une fille. La fille dit qu'elle mourra en même temps que son aimé.
L'année suivante, lorsque les deux amoureux se présentent devant le serpent, celui-ci emporte le jeune homme mais laisse la fille qu'il prendra plus tard. La fille aiguise un sabre et part défier le serpent qu'elle harangue au pied de la colline. La colère du serpent monstrueux est telle qu'il fend la colline en deux, avec sa queue. Le fond de sa gorge est rouge. Tandis qu'il l'ouvre, la fille se précipite à l'intérieur et sépare le serpent en deux, grâce à son sabre. Tous ceux qui avaient été dévorés sortent alors de la colline ouverte.
Depuis ce temps, on dit que les eaux qui alimentent l'Afrique puisent leur origine dans le sang du serpent. Les rochers rouges que l'on peut voir ici et là proviennent de la colline des origines. Et toute femme amoureuse est capable d'ôter le vie de celui qui veut lui ravir celui qu'elle aime. En souvenir de cette histoire, les hommes de cette terre procèdent à des sacrifices pour remercier ceux qui les ont précédés au même endroit.
Un pauvre meunier prétend, pour avoir la considération du roi, que sa fille peut filer de la paille et en faire des fils d'or. Le roi fait venir la fille au palais : elle devra filer de la paille en or sinon elle mourra.
* 1 pièce pleine de paille. Demeurée seule, la fille pleure. Apparaît un lutin qui l'aide en échange de la chaîne qu'elle porte au cou.
* 1 pièce plus grande. La fille donne sa bague au lutin.
* 1 pièce plus grande encore. La fille promet son 1er enfant au lutin. Le roi a promis qu'il l'épouserait cette fois-ci si elle réussit à transformer la paille en or.
Les noces ont lieu. A la naissance de l'enfant, le lutin revient et le réclame. La fille lui propose des richesses à la place de l'enfant. Il refuse mais lui accorde 3 jours de délai : si elle trouve entre temps son nom, elle gardera l'enfant, sinon, il le prendra.
Deux fois le lutin revient, deux fois les noms proposés par la reine ne lui conviennent pas. La 3ème fois, un émissaire de la reine parvient aux confins du monde, sur une colline où se dresse une maison et devant laquelle brûle un feu. Il rapporte ce qu'il a vu : un lutin dansant et répétant un nom parfaitement inconnu que la reine de trouverait jamais, ce qui lui permettrait d'obtenir l'enfant...
Lorsque le lutin revient cette fois-là, la femme donne le nom adéquat : BROUMPRISTOCHE. De rage, le lutin frappe avec son pied droit dans le sol et il s'enfonce jusqu'à la hanche. De rage, le lutin prend son pied gauche à deux mains et coupe son corps en deux.
L'histoire se passe chez un photographe.
Trois clients se succèdent :
* un petit chat et ses parents. Quand il dit au petit chat « souris! », celui-ci croit qu'il y a une souris dans la pièce et déguerpit. Photo tronquée.
* un petit rat et ses parents. Quand il dit au petit rat « souris! », celui-ci est vexé et fait une affreuse grimace. Photo ratée.
* un petit magicien et ses parents.
Quand il dit au petit magicien « souris! », celui-ci se transforme en souris.
Quand il lui dit « crotte », le petit magicien se transforme en crotte...
Quand il dit « flûte », le petit magicien se transforme en flûte.
Quand il dit « ciel », il se transforme en ciel.
Mais quand il s'exclame « Dieu! », l'enfant
magicien ne peut pas se transformer et redevient un petit chat. Il
sourit et le photographe peut prendre la photo comme il faut.
Il était une fois un roi désespéré de voir sa fille Aurore refuser tous les prétendants qui se présentaient pour demander sa main. Elle préférait nettement se mirer dans son miroir ou jouer avec ses chiens. Pour elle, les hommes étaient juste capables d'abuser de leurs pouvoirs.
Un jour qu'elle se promenait dans les jardins du palais, un serpent s'enroula autour de sa cheville. Elle appela le jardinier qui décapita le reptile d'un coup de pioche. En regardant le corps inerte de l'animal, la princesse se dit que les hommes n'étaient plus à craindre s'ils n'avaient plus de tête, et donc, elle dit à son père qu'elle accepterait d'épouser l'homme qui voudrait bien être décapité au nom de l'amour qu'il lui porterait. A l'annonce de cette nouvelle, tous les prétendants s'enfuirent. Tous, sauf un qu'on disait niais.
Alors
qu'on s'apprêtait à lui trancher le col puisqu'il avait accepté le
marché, la jeune femme s'y opposa disant : « Point besoin de
lui couper la tête puisqu'il n'en a guère. »
Le loup et la chèvre décident un jour de s'associer et de s'occuper d'une métairie. Ils partageront les produits de leurs récoltes de la manière suivante : l'un aura ce qu'il y aura sur la terre, l'autre dessous.
Le loup choisit que ce qui lui reviendra sera ce qui aura poussé sur la terre. La chèvre choisit de semer des aulx, oignons et raves. Le loup n'a donc que les feuilles...
Le loup choisit ensuite l'inverse, mais la chèvre sème du blé et le loup n'obtient que les racines...
Le loup décide de se venger de la chèvre : il compte bien la manger. Il se rend chez elle et lui propose de partager une soupe. Après avoir mangé, il la conduit à l'église. Quand ils sont à l'intérieur, il dit qu'il va la manger mais la chèvre lui suggère plutôt de manger le pain qui a été mis en offrande parce qu'elle prétend être trop dure à mâcher... Tandis que le loup mange le pain, la chèvre s'enfuit par le trou de la porte. Quant au loup, son ventre est tout gonflé et il n'y parvient pas. La chèvre lui dit qu'il n'a qu'à monter à la corde. Or, il s'agit de la corde à laquelle la cloche est attachée et lorsque le loup la saisit, la cloche sonne à toute volée. L'alerte est donnée, le loup battu. Lorsqu'il retrouve la chèvre, il a les plaies à vif et est assoiffé. La chèvre lui dit de se laver et de se désaltérer dans le puits. Il monte sur la margelle et s'y glisse. Mais lorsqu'il demande à la chèvre de l'en faire sortir, celle-ci refuse. Le loup reste donc emprisonné.
Tout commence par la rencontre entre un émir qui voyage à cheval et un paysan juché sur son âne. Tandis qu'ils cheminent ensemble, l'émir pose trois questions successives :
* penses-tu me porter ou est-ce moi qui devrai te porter?
* le blé est-il déjà mangé? Devant un champ qui n'est pas encore moissonné.
* l'homme qui est dans le cercueil est-il mort ou vivant?
Le paysan pense que l'émir est fou et rentré chez lui il raconte ce qui s'est passé à sa fille.
La fille explique les phrases énigmatiques de l'émir :
* porter signifie ici non pas porter au sens propre mais porter au sens figurer : porter la parole, parler.
* la question portant sur le champ de blé en sous-entendait une autre : le propriétaire de ce champ est-il endetté ou non? En effet, dans le cas où il serait endetté, il pourrait très bien ne pas pouvoir rembourser avec l'argent de la moisson et donc, ne pas réussir à se nourrir en fin de compte.
* la question sur l'homme au cercueil voulait dire que l'émir se demandait s'il s'agissait ou non d'un homme de biens dont on louerait ou pas les qualités après la mort.
Le lendemain, le paysan va s'excuser auprès du sultan en prétextant que la veille il était trop fatigué pour parler et répondre et il donne les explications de sa fille comme s'il y avait pensé lui-même. L'émir lui soumet successivement d'autres énigmes : le paysan devra les résoudre, sans quoi il sera emprisonné :
* aller acheter de l'ombre pour 5 dinars. La fille achète un chapeau de paille aux larges bords.
* pour 10 dinars, acheter 2 montures qui portent et qu'on puisse porter. La fille acquiert des babouches.
* quelle est la forêt où 100 arbres poussent? Chaque arbre a 12 branches. Chaque branche a 30 feuilles blanches et 30 feuilles noires.
Il s'agit du siècle, des années, des mois, des jours et des nuits.
L'émir soumet une dernière énigme au paysan qui devra venir :
* vêtu et nu : entouré d'un filet
* chevauchant : sur un bélier
* et marchant : le bélier étant plus bas qu'une autre monture, les pieds du paysan toucheront le sol
* pleurant et riant : il devra se frotter les yeux avec des oignons en pensant à des choses qui le font rire
L'émir est satisfait et il décide d'épouser la fille du paysan parce qu'elle a donné des réponses intelligentes. Elle devra faire promesse de ne jamais se mêler des jugements prononcés par l'émir.
Le différent entre deux voyageurs dont un qui a une jument qui vient de donner un poulain et un qui possède une mule qui l'aurait enfanté arrive aux oreilles de l'émir qui propose la chose suivante : il place le poulain à mi chemin entre la jument et la mule. Le poulain, qui s'était retrouvé sous les pattes de la mule parce qu'attiré par les carottes qu'elle mangeait retourne vers elle en raison de ce souvenir. L'émir déclare que le poulain appartient bel et bien au propriétaire de la mule.
La reine propose à celui qui a été grugé de revenir voir l'émir le vendredi suivant, lorsqu'il règle ses affaires, et de lui soumettre la situation suivante : il a semé du blé dans un champ près de la rivière mais les poissons sont sortis de l'eau pour manger tout le blé et sont retournés dans la rivière.
L'émir est mécontent et veut se séparer de sa femme qui n'a pas respecté sa promesse. Il lui accorde 2 faveurs :
* partager un dernier repas
* emporter ce qui lui est le plus cher
Elle verse un narcotique dans son verre et le fait emporter dans un coffre au domicile de son père.
A son réveil, l'émir a l'explication de cet état de fait : elle n'a fait qu'emporter ce qui lui était le plus cher!
Un homme a une fille, Soizic, toujours de bonne humeur.
A la mort de sa femme, il se remarie avec une femme dont la fille est revêche. Sa nouvelle épouse entretient une haine tenace vis-à-vis de Soizic. Elle se rend chez une sorcière (sa soeur) et lui demande de la débarrasser définitivement de Soizic. La sorcière prépare un ragoût avec un chat noir mort et dit à sa soeur de faire courir le bruit selon lequel Soizic fréquente les garçons.
Soizic a mangé tout le ragoût et est tombée enceinte. Le père croit la rumeur. Il enferme Soizic dans un tonneau qu'il pousse à l'eau. Après 7 jours de navigation, Soizic parvient sur une île où elle accouche d'un chat noir qu'elle allaite. Arrive le jour où elle n'a plus assez de lait et de nourriture pour le nourrir. Le chat, qui parle, lui dit qu'il va se débrouiller pour trouver à manger. Il se rend au château qui est sur l'île et demande à manger aux cuisines. Il y revient régulièrement et y est apprécié.
Un jour, le fils du château a des ennuis : il a été arrêté suite à une dispute avec d'autres garçons et n'ayant pu prouver son identité, il se retrouve en prison. Le chat décide de l'aider : il parvient dans sa cellule et lui apporte les papiers nécessaires à sa libération. Il a mis comme condition que le prince épouse sa mère. Le prince accepte malgré ses réticences à épouser un animal. Une fois dehors, et quand il voit que la mère du chat est une femme, il est rassuré. Les noces vont avoir lieu.
Dénouement : le chat demande à sa mère de lui ouvrir le ventre pour faire taire les rumeurs et mauvaises disposition à son égard. En sort un prince vêtu de noir. Une fois les noces faites, ils rendent visite aux parents de Soizic. Les 2 soeurs cruelles sont brûlées sur un bûcher, le chat disant qu'il a pu re-devenir humain grâce au lait de sa mère pure. Le père reconnaît son manque de clairvoyance et demande pardon à Soizic.
Une chèvre a 7 chevreaux. Avant de partir, elle demande à ses enfants de prendre garde au loup!
Le loup vient, frappe à la porte :
* il a une voix rauque... Le loup se rend à l'épicerie et achète un morceau de craie pour adoucir sa voix.
* il a une patte noire... Le loup se rend chez le boulanger et lui ordonne de lui tremper la patte dans la farine, ou il le mangera.
* maintenant, il a une voix douce et une patte blanche. Il entre et mangent tous les chevreaux dont il trouve la cachette, sauf le plus jeune qui est dans le socle de l'horloge.
Il part faire la sieste. Le plus jeune des chevreaux raconte ce qui s'est passé à sa mère. Sans le réveiller, elle ouvre le ventre du loup, y met des pierres et le recoud.
Le loup se réveille et a très soif. Il se penche au-dessus du puits et y tombe à cause du poids de son ventre.
Un cordonnier pauvre n'a plus qu'une pièce de cuir. Il la prépare et la laisse sur la table pour la coudre le lendemain. Il va se coucher.
A son réveil, il découvre une paire de chaussures toute faite. Sitôt mises en vitrine, sitôt achetées. Avec l'argent, il achète du cuir pour faire deux paires de chaussures. Il prépare l'ouvrage et va se coucher.
A son réveil, quelle surprise de découvrir quatre paires de chaussures!
Le temps passe et comme les chaussures proposées à la vente sont de plus en plus nombreuses, les affaires reprennent. Mais le cordonnier et sa femme veulent connaître le secret de cette magie qui se reproduit toutes les nuits. Ils se cachent et voient apparaître à minuit précises deux lutins entièrement nus qui fabriquent les chaussures en attente d'être cousues. L'ouvrage achevé, ils disparaissent.
Pour les remercier, la femme leur coudra des vêtements et le cordonnier leur fera des chaussures à leurs mesures. La veille de Noël, les lutins découvrent leurs cadeaux, les enfilent et disparaissent pour ne plus jamais revenir, choisissant d'aller aider d'autres pauvres gens.
Mais le cordonnier et sa femme sont désormais sortis d'embarras!
L'INTELLIGENTE FILLE DU PAYSAN
Un paysan pauvre et sa fille n'avaient pas de terre. Alors qu'il va demander au seigneur si celui-ci accepterait de lui céder un espace en friche pour le cultiver, ce dernier, comprenant leur situation précaire, lui offre un pré à labourer et ensemencer.
En creusant un sillon, ils découvrent un mortier en or. Aussitôt, le paysan envisage de l'apporter au seigneur en remerciements de l'aide qu'il leur a fournie. La fille s'y oppose, disant que le seigneur demandera immanquablement où se trouve le pilon manquant et qu'il ne croira jamais qu'ils ne l'ont pas en leur possession. Malgré cette mise en garde, la paysan se rend chez le seigneur. Les choses se passent comme la fille l'avait craint et son père est jeté en prison.
Là, le paysans ne cesse de se lamenter à haute voix, regrettant amèrement de ne pas avoir écouté sa fille. Des serviteurs du roi l'ayant entendu rapporte la chose à ce dernier qui demande à voir le prisonnier. Et celui-ci de dire comment les choses se sont passées et comment les prévisions de sa fille se sont malheureusement réalisées. Devant l'intelligence manifeste de celle-ci, le roi demande à la voir.
Le seigneur pose une énigme que la fille devra résoudre : venir ni nue ni habillée, ni à cheval ni en voiture, ni par route ni hors de la route.
Voilà comment la fille s'y prend :
* ni nue ni habillée : elle s'enroule dans un filet de pêche
* ni à cheval ni en voiture : elle acquiert un âne, accroche le filet à sa queue pour qu'il le tire
* ni par route ni hors de la route : l'âne avance dans l'ornière et la fille ne touche le sol qu'avec son orteil
Le seigneur montre sa satisfaction en proposant à la fille de l'épouser mais il lui fait jurer qu'elle ne devra jamais se mêler des affaires à résoudre. Il libère par ailleurs son père.
Un jour, tandis que le seigneur part passer en revue ses troupes, il croise sur sa route des paysans, avec des boeufs pour certains, des chevaux pour d'autres. Comme il y a foule et que les animaux avancent lentement, une jument met bas au milieu du chemin et son poulain se retrouve sous les pattes d'un boeuf. Le propriétaire du boeuf prétend alors que le poulain lui appartient. S'en suit une dispute. Le seigneur écoute les requêtes des deux protagonistes et juge que le poulain appartient bel et bien au propriétaire du boeuf.
Le paysan insatisfait par le jugement rendu décide d'aller voir la reine qu'on dit charitable et qui pourra d'autant plus le comprendre qu'elle a été elle-même paysanne avant d'être l'épouse du roi.
La reine suggère de procéder comme suit : le paysan grugé n'aura qu'à se trouver sur le passage du roi avec un filet qu'il lancera sur la terre comme s'il voulait attraper des poissons. Il devra par ailleurs répondre aux questions du roi.
Le lendemain, le paysan et le roi se trouvent face à face et le roi de s'étonner de l'absurdité de la situation : un homme qui prétend pêcher sur la terre ferme...! Et la paysan de rétorquer que c'est aussi normal qu'un boeuf qui accouche d'un poulain. Le seigneur comprend que la réponse ne vient pas de lui et il extorque les aveux du paysan en le faisant battre : c'est bien la reine qui lui a soufflé ce qu'il devait faire.
Le roi décide de se séparer de la reine mais il lui accorde d'emporter avec elle ce qui lui est le plus cher. La reine lui fait boire un breuvage dans lequel elle a mis un puissant narcotique puis elle demande qu'on emporte le roi dans un drap chez son père. En se réveillant, le roi s'étonne de ne pas voir ses serviteurs et que la reine soit à son chevet. Elle répond qu'elle n'a fait qu'emporter ce qui lui était le plus cher.
L'amour est vainqueur et de nouvelles noces sont décidées.
Le diable voudrait s'emparer de l'âme d'un homme très pur. Il n'en aurait que plus de mérite. Il choisit un ermite.
Il prend l'apparence d'un pèlerin et lui demande asile.
Il demande chaque fois quelque chose dont l'ermite se prive pour le lui donner :
* un repas
* un lit
* des habits
Le diable prétend ensuite être un roi qui s'est déguisé pour éprouver sa réputation d'homme sage et intègre. Il veut le récompenser :
* avec de l'or. Mais l'ermite dit qu'il provoque des désordres dans le coeur des hommes et qu'il préfère le soleil, le ciel, les étoiles.
* avec une femme. Même réponse. Il préfère les oiseaux et les fleurs.
* le diable propose qu'ils trinquent ensemble. Au moment de le faire, l'ermite voit quels méfaits il pourrait faire (méchanceté, colère etc...) et il refuse. Il répond : « Comme ivresse, mes rêves me suffisent! »
Dans un pays où sévit la famine, un lièvre, qui dépérit à vue d'oeil, désespère parce qu'il voit tous les jours un singe très dodu passer à quelques pas de lui.
Il finit par lui demander son secret que le singe ne lui révèle pas immédiatement, disant qu'il pourrait avoir des ennuis. Il finit par accepter de l'aider à condition que le lièvre promette de lui obéir sans réserve.
Le lièvre attrape la queue du singe et ils s'envolent dans les airs. Ils survolent de nombreuses terres, mais chaque fois le singe dit qu'ils ne sont pas encore arrivés. Parvenus à destination, le lièvre grossit et ne pense plus à sa famille et à son pays.
Le lièvre est courroucé parce qu'il voit chaque jour une tortue passer devant lui en trainant un mouton dodu. Quand elle lui propose le combat, il accepte l'affrontement. Le singe l'en dissuade mais le lièvre ne veut pas l'écouter. La tortue fait rouler le lièvre sur le dos et ce dernier se retrouve dans son pays de disette. Depuis, il a vu bien des singes passer devant lui mais jamais plus celui qui l'avait emmené au pays de l'abondance!
La sécheresse sévit sur le territoire des éléphants. Leur roi envoie donc un émissaire chercher une source qui leur permettra de survivre. Ce dernier en découvre une : la source de la Lune.
En s'y rendant, les éléphants piétinent tout sur leur passage. Ils détruisent une bonne partie du territoire des lièvres. Ces derniers se plaignent à leur roi qui consulte un sage à qui il donne carte blanche pour résoudre fermement mais avec doigté pour ne pas heurter le roi des éléphants ce problème.
Le sage Fayrouz monte sur la colline qui domine l'endroit où se trouvent les éléphants et dit venir parler à leur roi au titre de messager de la Lune à qui appartient la source où ils s'abreuvent. La Lune serait mécontente parce qu'ils n'ont pas mesuré les conséquences de leur puissance en foulant le sol, qu'ils ont bu son eau et qu'ils ont troublé sa quiétude. Elle menace d'anéantir son peuple et de le priver de la vue.
Le roi des éléphants suit Fayrouz jusqu'à la source dans laquelle se reflète l'astre. Le lièvre lui dit de prendre de l'eau avec sa trompe et de s'en asperger le visage. La surface de l'eau frémit et l'éléphant croit au courroux de la Lune. Pour éviter sa colère, il se prosterne devant elle et promet de ne jamais revenir en ces lieux.
Un homme du nom de Toufik gagne la vie de sa famille (il a une femme, Rachida, et une fille, Sahia), en travaillant comme bûcheron dans la forêt dont il apprécie la quiétude. Au moment d'abattre un vieux chêne, celui-ci lui parle en ces termes : Toufik devra revenir le lendemain matin et le lendemain soir, se cacher derrière son tronc pour observer et écouter ce que feront et diront les 40 djinns.
Toufik rentre chez lui et en passant près de la maison d'un vieille, lui donne un fagot pour sa cheminée.
Le lendemain, Toufik voit :
* le matin : un rocher qui s'ouvre. En sortent 40 êtres silencieux et diaphanes. Leur chef à la chevelure rouge prononce la phrase suivante : « Sylsyl, referme-toi et protège tes trésors! » Puis ils disparaissent.
* le soir : ils reviennent chargés de sacs lourds. « Sylsyl, ouvre-toi et protège tes trésors! »
Idem le lendemain.
Toufik revient chaque jour, entre dans le rocher et s'empare d'une poignée de pièces d'or dont il fait bénéficier les indigents. Parallèlement, il enseigne le respect de la sagesse autour de lui.
Son frère riche et cupide lui rend une visite inopinée. Toufik lui révèle son secret.
Le lendemain, le frère se rend vers la caverne et s'y retrouve enfermé.
Sa fille vient voir Toufik et lui dit que son père se serait rendu à la grotte des démons et n'en serait pas revenu.
Toufik passe près du vieux chêne qui frémit de mécontentement. Toufik s'excuse de son manque de clairvoyance. Il entend le djinn aux cheveux rouges dire que le voleur est enchaîné et qu'ils vont le laisser enfermé jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un squelette. Toukik entre dans la grotte et constate les faits. Il ressort sans l'avoir délivré.
Le chêne l'interpelle pour lui demander de le lui amener. Toufik libère son frère qui veut ensuite se débarrasser de lui. Toufik l'attire près du chêne. Le chêne et les arbres l'attrapent avec leurs branches et l'enjoignent d'oublier ce qu'il sait de la grotte des djinns. Le frère de Toufik rentre chez lui en répétant tel un fou sans arrêt cette phrase. Toufik met des ossements de chèvre dans la grotte. Les djinns pensent que le voleur est mort et reviennent déposer comme avant leurs trésors.
Toufik revient chaque jour prélever parcimonieusement des pièces d'or pour aider ceux qui sont dans le besoin. Il garde le secret jusqu'à sa mort.
Depuis, nul ne sait plus où se trouve la grotte, sans doute enfouie sous des ronces.
MALICE ET L'ANE QUI CHIE DE L'OR
Les deux passe-temps favoris de Malice sont chanter et se moquer du roi.
Un jour que Malice ne peut aller divertir le roi parce qu'il souffre d'une diarrhée, un serviteur vient s'enquérir de son absence et découvre que Malice a une lampe en or qui si elle est frottée permettrait de devenir riche. Le roi veut acquérir la lampe et Malice fait monter les enchères mais... la lampe n'a aucun pouvoir!
Une autre fois, Malice place des pièces d'or sous la queue de l'âne de sa femme. Mais lorsque le roi achète l'âne prodigue, celui-ci ne lui offre que du crottin!
Le roi se rend lui-même chez Malice qui frappe sa femme à coups de machette, puis il utilise un bâton « magique » pour la ressusciter. Lorsque le roi procède de la même façon, sa femme et sa fille ne reviennent pas à la vie. Normal : Malice avait placé une vessie de sang sous la gorge de sa femme...
Le roi en a assez et décide de se débarrasser de Malice : il demande à un colonel de le mettre dans un sac, de le suspendre en haut d'un arbre et de le jeter dans la mer hérissée de rochers. Tandis que Malice est dans son sac et prêt à être jeté à la mer, il entend venir Non Bouki, dit le Balourd, et lui fait croire que le roi l'a mis dans ce sac parce qu'il a refusé d'épouser sa fille, laide mais riche. Le Balourd veut bien échanger sa place contre celle de Malice... puisque il pense être délivré s'il accepte d'épouser la princesse.
Quand le roi revoit Malice, il croit qu'il a survécu à son sort. Malice raconte qu'il a trouvé au fond de la mer des montagnes dans lesquelles il y avait de l'or. Et il montre 3 pièces d'or qu'il en a rapportées... Le roi demande au général Dégénéré de le jeter à l'eau. Le général devient donc roi à sa place!
Un vieux tzigane veuf qui a une fille et un garçon décide de se remarier pour que ses enfants aient une vie meilleure. Il part en effet chaque jour travailler comme flotteur et il doit laisser ses enfants seuls durant son absence.
Sa nouvelle femme déteste les enfants et veut s'en débarrasser. Les enfants entendent leurs parents qui se disputent et le père qui est contraint d'obéir à sa femme. Tandis que la fille pleure, la garçon rêve d'un pays où ils volent tous deux avec la lune, où ils galopent avec le soleil et où ils sont heureux avec leur père.
Par deux fois, le père emmène les enfants au fond de la forêt mais il a emporté un sac de cendre avec lui et le sac percé a laissé échapper la cendre qui a marqué le sentier. Les enfants retrouvent leur chemin et leur père heureux qu'ils soient rentrés.
La 3ème fois, la mère menace le père de tuer les enfants s'ils reviennent. Il n'y a plus de cendre au foyer et le père prend un sac rempli cette fois-ci de millet. Quand les enfants essaient de retrouver leur chemin comme précédemment, il n'y a plus de graines : les oiseaux les ont toutes mangées!
Les enfants marchent pendant 7 jours dans la forêt. Ils parviennent vers une cabane où vit une femme qui attend le retour de son frère le dragon. Bien qu'elle sache qu'il mange les humains, elle décide de les cacher.
Le dragon rentre chez lui et raconte qu'il a vaincu un puissant magicien et qu'il s'est emparé de 3 objets dont la magie opérera dans 7 ans pour son nouveau propriétaire :
* un miroir qui permet de voir ce qu'on veut regarder
* un châle qui permet de se déplacer où bon nous semble
* l'eau de la bouteille bleue qui protège de la mort
Quand le dragon et sa soeur sont endormis, les enfants partent en emportant les 3 objets. Ils s'installent près d'un lac où ils vivent pendant 7 ans.
7 ans plus tard, ils testent leur magie :
* le miroir leur fait voir leur père seul et la tombe de leur marâtre
* le miroir leur fait voir la cité de son rêve : ils voient un roi malade prêt à mourir
* avec le châle, ils volent jusqu'à la cité pour redonner force au roi
Le roi veut les remercier. Ils refusent tous ses présents et ne demandent que 2 chevaux pour tirer leur roulotte. Les jeunes gens lui laissent leur châle.
Ils retrouvent leur père, achètent une roulotte et parcourent les routes. Grâce à l'eau de la bouteille bleue, ils vivent ensemble longtemps.
Dans une ville opulente, les habitants sont constamment insatisfaits. Ils ne songent qu'à faire la fête et se montrent particulièrement égoïstes.
La veille de Noël arrive fortuitement un rat suivi par d'autres et c'est l'invasion! Alors que personne ne sait comment s'en débarrasser, un joueur de flûte propose d'exterminer les rats en échange de 1000 pièces d'or.
Il se met à jouer un air triste et étrange. Les rats le suivent. Il les conduit à la rivbière pour les noyer.
Mais le maire et les habitants de la cité ne sont guère reconnaissants et ils ne lui offrent que 100 pièces d'or...
Le joueur de flûte se met à jouer un air joyeux et malicieux qui attire les enfants et ces derniers le suivent jusqu'à une montagne qui s'ouvre devant eux puis se referment après leur passage.
Seul un petit boiteux n'a pas réussi à les suivre.
Depuis, certains racontent qu'on peut entendre des chants qui sortent de la montagne.
Un vieux et un veille qui n'ont pas d'enfant. Un hiver, le vieux propose à la vieille qui est triste de faire un bonhomme de neige. Elle préfère fabriquer une fille de neige. Ils rentrent et regardent par la fenêtre. Par deux fois, le vieux croit la voir sourire, mais pas la vieille.
Pendant qu'ils mangent, quelqu'un frappe à la porte : c'est la fille de neige! Malgré leurs différences (ils aiment la chaleur et la lumière, elle préfère le froid et l'obscurité), ils s'attachent les uns aux autres. La fille de neige se fait même des ami(e)s.
Lors de la fête de l'été, un garçon l'entraîne dans la danse autour du feu et elle oublie sa prudence. Elle s'évapore dans les airs.
Mais le vieux et la vieille expliquent qu'elle était fille de l'hiver et qu'elle reviendra sans doute lorsque le froid et la neige seront de retour.
Le calife Haroun al Rachid a une épouse qui se prénomme Zoubaïda et qui veut une pierre précieuse pour orner le haut de sa couronne. Seul Ali le paresseux est en mesure de la lui offrir. Il raconte son histoire.
Ali était fils de barbier. A la mort de ce dernier, sa mère lui donne 3 pièces d'or en lui disant de les confier à un marchand qui part en Chine pour les faire fructifier. Ali est paresseux et sa mère est obligée de le pousser dans la rue pour qu'il y aille...
Le marchand achète 1 singe pelé à un mendiant avec les 3 pièces. Chaque nuit, le singe rapporte à Ali une bourse pleine d'or. Du coup, Ali investit dans des biens qu'il acquiert.
Le singe se met alors à parler en disant qu'il est un djinn. Il invite son maître à se marier avec la fille du cadi. Il indique à Ali que dans la chambre il trouvera derrière un rideau un coffre en métal portant un écusson et des inscriptions magiques et sur lequel sera perché un coq. Il lui dit de couper le cou du coq avec le couteau posé près de lui, de déchirer les écussons et de renverser le coffre. Ali s'exécute.
La femme d'Ali se réveille et pousse un cri! Le singe l'enlève. Ali est donc chassé du palais. Il va dans le désert où 2 serpents sont en train de se battre. Le noir a l'avantage sur le blanc. Ali tue le noir. Le blanc s'en va.
Ali entend la voix d'un autre serpent qui dit être le frère du serpent blanc. Il explique que le singe est un mauvais djinn et que le coffre contribuait à protéger sa femme de ses agissements. Il devra renoncer à sa paresse s'il veut la revoir et faire la chose suivante :
* aller jusqu'à la montagne
* trouver la ville entourée de remparts
* attendre dehors
Quand Ali est au pied des remparts, apparaissent des êtres étranges qui ont les mains à la place des oreilles et les yeux sur la poitrine. Ils lui expliquent qu'ils sont les frères du serpent blanc et que sa femme est dans la ville. Pour entrer, il n'y a aucune porte. Il faut suivre un ruisseau qui la traverse. Il arrivera dans un jardin merveilleux. Pour délivrer la femme, il faut posséder un talisman contre les djinns de la ville. Il s'agit d'une statue de pierre dissimulée dans une colonne de marbre. Ils lui donnent une bague pour ouvrir la colonne.
Ali trouve la colonne au milieu d'une place. Il la frappe avec la bague. Il découvre la statue : c'est un aigle. Il appuie sur son bec et son oeil droit, trois fois, et l'aigle parle. Ali devra tenir l'aigle dans la main gauche et jeter de l'encens sur les braises d'un brasero. Ceci aura pour effet de convier les bons djinns. Ces derniers ramènent le singe ligoté mais aussi sa femme.
Chez lui, Ali refait la même manipulation et demande aux bons djinns de lui apporter des trésors dont la pierre convoitée par Zoubaïda.
Il enferme le singe dans une jarre d'huile pour le mettre définitivement hors d'état de nuire.
Un milan a une souris dans ses serres. La lâche près d'un ermite qui la met tout d'abord dans sa manche puis la change en fille pour que sa femme l'accepte. Il la ramène chez lui sans dévoiler son secret.
A 12 ans, la fille est en âge de se marier. Il faut lui trouver un mari fort et vigoureux sur lequel elle puisse compter :
* le soleil
* le nuage cache le soleil et voile sa lumière
* le vent emporte le nuage où bon lui semble
* la montagne arrête le vent
* le rat creuse les flancs de la montagne
Mais comme le terrier du rat serait trop exigu pour accueillir la fille, l'ermite la re-métamorphose en souris. Elle épouse donc le rat.
7 soeurs orphelines vivent péniblement du travail de la laine.
Malgré tout, un jour, elles ont envie de s'offrir un couscous à la viande.
Par deux fois, la plus jeune se rend sur la marché mais sur le chemin du retour est suivie par un chien qui lui dérobe la viande achetée. Elle ne raconte pas ce qui s'est passé à ses soeurs mais prétexte l'avoir oubliée.
La 3ème fois, le même scénario se reproduit mais la fille poursuit le chien. Elle arrive vers une maison avec une cour et 7 portes. Devant chacune d'elles pousse un oranger. Derrière : un lit et des armes suspendues. Dans la cuisine : les 3 pièces de viande.
La cadette propose à ses soeurs de s'installer dans cette maison qui semble n'appartenir à personne. Elles nettoient la maison de fond en comble puis fatiguées vont se coucher et s'endorment, sauf la plus jeune.
6 nuits de suite, elles changent de lit. Caque nuit, la plus jeune entend les orangers se parler et s'enquérir de savoir si les filles sont endormies. 6 nuits de suite, un vacarme se produit et du coeur d'un oranger sort une ogresse que la fille décapite et qu'elle enterre.
Elle n'en dit rien à ses soeurs.
La 7ème nuit, c'est une ogresse à 2 têtes qui surgit. La fille coupe une des têtes qui en tombant souffle la bougie. Tandis que l'ogresse se débat dans l'obscurité, la fille monte sur le toit pour repérer où elle pourrait trouver de la lumière. Elle en aperçoit une et se dirige vers elle. C'est le repère de 41 voleurs à qui elle demande de la lumière et promet de revenir.
Les voleurs lui disent de l'aider à s'emparer du trésor du sultan. La fille leur lance une corde par une petite fenêtre à l'arrière du palais, à minuit. Chaque fois qu'un voleur monte, elle lui coupe la tête. Elle coupe ensuite leurs oreilles qu'elle garde.
Elle retourne à la maison des soeurs et tranche la tête de l'ogresse qu'en enterre comme les autres.
A son réveil, le sultan constate le massacre mais il ne parvient pas à en connaître la cause et l'auteur(e). Il promet la ½ de son royaume à qui parviendra à lui expliquer son « rêve ». Des messagers sillonnent le pays de part en part sans succès.
Ils finissent par découvrir la maison des filles et leur annoncent que le sultan sera leur invité.
La plus jeune des filles offre un plat dans lequel elle a accommodé les oreilles des voleurs. Le sultan, ayant écouté son histoire, décide de l'épouser.