retour/fermeture

Petit Jean:

Petit Jean a un problème qui risque d'être encore plus ennuyeux quand il sera grand: il ne se rappelle jamais de rien! Alors, sa mère décide de l'aider en lui confiant une tâche: il doit se rendre de l'autre côté de la vallée pour aller chercher un petit sac de blé. Tout en y allant, il devra répéter pour ne pas oublier:

(sur l'air de jean petit qui danse):
Un p'tit sac de blé, non pas un gros sac de blé
Un p'tit sac de blé, non pas un gros sac de blé
Un p'tit sac de blé
Un p'tit sac de blé
Non pas un gros sac de blé

Et Petit Jean prend la route. Il marche...

Un p'tit sac de blé, non pas un gros sac de blé
Un p'tit sac de blé, non pas un gros sac de blé
Un p'tit sac de blé
Un p'tit sac de blé
Non pas un gros sac de blé


Il arrive près d'1 champ où des moissonneurs, déjà à la tâche depuis le petit matin, travaillent dur et voilà qu'il chante:

Un p'tit sac de blé, non pas un gros sac de blé
Un p'tit sac de blé, non pas un gros sac de blé
Un p'tit sac de blé
Un p'tit sac de blé
Non pas un gros sac de blé

Le chef des moissonneurs vient vers Petit Jean et lui dit que sa chanson n'encourage pas les moissonneurs à travailler et qu'il ne faut pas dire ça.
"Mais qu'est-ce qu'il faut dire?" demande petit jean. "C'est ça qu'on m'a dit de dire..."
Et le paysan de répondre:

Et des charretées et encore des milliers
Et des charretées et encore des milliers
Et des charretées, et des charretées, et des charretées, et encore des milliers


Petit Jean accepte et il poursuit sa route tout en chantant:

Et des charretées et encore des milliers
Et des charretées et encore des milliers
Et des charretées, et des charretées, et des charretées, et encore des milliers


C'est alors que Petit Jean arrive dans un village, sur la place. Là, il y a des tas de gens, vêtus de noir et qui ont l'air triste, mais triste... Et Petit Jean de chanter en passant devant eux:

Et des charretées et encore des milliers
Et des charretées et encore des milliers
Et des charretées, et des charretées, et des charretées, et encore des milliers

Un homme s'approche de Petit Jean et lui dit: "tu sais, les gens du village sont tristes parce qu'il y a un vieux qui est mort. Un mort, ça suffit, y'a pas besoin qu'il y en ait plus, alors, tu vois, ta petite chanson..."
"Mais c'est ça qu'on m'a dit de dire... "rétorque Petit Jean.
"Il faut dire autre chose", dit l'homme en noir," par exemple: 

Que Dieu l'accueille, l'accueille en son paradis
Que Dieu l'accueille, l'accueille en son paradis
Que Dieu l'accueille
Que Dieu l'accueille
Qu'il l'accueille en son paradis


Petit Jean repart en promettant de dire ce que l'homme vient de dire...
Plus tard, Petit Jean ne voit pas venir sur le chemin un homme qui tire derrière lui sa vache qu'il tient par une longe. Il chante...
Le paysan interrompt la chanson de Petit Jean et lui dit que sa vache n'a déjà pas envie d'avancer parce qu'il l'emmène à l'abattoir mais qu'en plus de ça, les paroles de Petit Jean... De toute manière, les vaches, ça ne va pas au paradis!
"Mais qu'est-ce qu'il faut dire? "demande une fois encore Petit Jean.
"Je n'en sais rien", dit le paysan en se grattant la tête: "il faut dire ce qui est... Tiens:

Le vieux tire sa vieille vache, qui ne veut pas avancer

Le vieux tire sa vieille vache, qui ne veut pas avancer
Le vieux tire sa vieille vache

Le vieux tire sa vieille vache

Le vieux tire sa vieille vache
Qui ne veut pas avancer


D'accord, dit Petit Jean, et il repart...
Il marche, il marche, jusqu'à ce qu'il parvienne presque à la hauteur d'un jeune couple qui vient de se marier. Et lui de chanter haut et fort:

Le vieux tire sa vieille vache, qui ne veut pas avancer

Le vieux tire sa vieille vache, qui ne veut pas avancer
Le vieux tire sa vieille vache

Le vieux tire sa vieille vache

Le vieux tire sa vieille vache
Qui ne veut pas avancer


Alors, le marié s'avance et il murmure à Petit Jean: "C'est pas ça qu'il faut dire... Est-ce que je suis vieux, d'abord? Et est-ce que la mariée ressemble à une vieille vache?"
"Non," dit Jean. "Mais c'est ça qu'on m'a dit de dire..."
"Alors... Il faut dire autre chose. Il faut faire un compliment à la mariée. Tu verras: si ça lui fait plaisir, elle te fera un baiser.

Mon Dieu qu'elle est belle, qu'il y en ait des milliers comme elle
Mon Dieu qu'elle est belle, qu'il y en ait des milliers comme elle
Mon Dieu qu'elle est belle
Mon Dieu qu'elle est belle

Mon Dieu qu'elle est belle

Qu'il y en ait des milliers comme elle

Alors, Petit Jean s'approche tout gêné, il tortille son chapeau entre ses doigts et il dit, sans regarder la mariée:

Mon Dieu qu'elle est belle, qu'il y en ait des milliers comme elle
Mon Dieu qu'elle est belle, qu'il y en ait des milliers comme elle
Mon Dieu qu'elle est belle
Mon Dieu qu'elle est belle

Mon Dieu qu'elle est belle
Qu'il y en ait des milliers comme elle


Et la mariée pose sur sa joue un baiser!
Alors, jean repart tout heureux: il fait voler son chapeau et il chante à tue tête:

Mon Dieu qu'elle est belle, qu'il y en ait des milliers comme elle
Mon Dieu qu'elle est belle, qu'il y en ait des milliers comme elle
Mon Dieu qu'elle est belle
Mon Dieu qu'elle est belle

Mon Dieu qu'elle est belle
Qu'il y en ait des milliers comme elle


Arrive la nuit et Jean, qui n'a pas arrêté de marcher, passe près d'une ferme en feu mais comme d'habitude, il ne voit rien et il chante...
Le fermier arrive près de Jean à grandes enjambées, il le bouscule et il dit: "Non mais tu ne te rends pas compte? Ma ferme, c'est toute ma vie, je l'ai construite de mes propres mains et aujourd'hui elle part en flammes... Et toi, tu ne trouves rien d'autre à dire que c'est beau et que tu voudrais qu'il y en ait plus encore..."
"Mais c'est ça qu'on m'a dit de dire", répond Petit Jean.
"Eh bien, c'est pas ça qu'il faut dire! Tu vas plutôt dire quelque chose qui nous encouragera à combattre le feu:

Si seulement il pleuvait, juste un tout p'tit tout p'tit peu
Si seulement il pleuvait, juste un tout p'tit tout p'tit peu
Si seulement il pleuvait
Si seulement il pleuvait

Si seulement il pleuvait

Juste un tout p'tit tout p'tit peu

"D'accord", dit Petit Jean, et il repart en mettant tout son coeur dans la chanson:

Si seulement il pleuvait, juste un tout p'tit tout p'tit peu
Si seulement il pleuvait, juste un tout p'tit tout p'tit peu
Si seulement il pleuvait
Si seulement il pleuvait

Si seulement il pleuvait
Juste un tout p'tit tout p'tit peu


Il marche comme ça toute la nuit et, au petit matin, il ne voit pas que dans le fossé qui borde le chemin, un homme essaie désespérément d'allumer un feu avec du bois humide... Alors, quand il se met à chanter:

Si seulement il pleuvait, juste un tout p'tit tout p'tit peu
Si seulement il pleuvait, juste un tout p'tit tout p'tit peu
Si seulement il pleuvait
Si seulement il pleuvait

Si seulement il pleuvait
Juste un tout p'tit tout p'tit peu


L'homme bondit du fossé, il ne réfléchit pas, il saisit sa fourche et hop là: dans le ventre de Petit Jean, il la plante et il jette Petit Jean par dessus bord...
Quelques instants plus tard, il prend conscience de ce qu'il a fait et il se met à appeler Petit Jean tout en le cherchant alentours... Mais rien: Petit Jean a disparu!
C'est alors qu'on entend une voix sortie des nuages et qui dit:

"Je m'appelle Petit Jean et je ne mourrai jamais, jamais, jamais
Je m'appelle Petit Jean et je ne mourrai jamais, jamais, jamais, jamais..."

retour/fermeture