Sthéfina et l’île du diable

Les illustrations suivantes sont le fait des élèves de l'école primaire de Vif (ceux au fusain) et de l'école privée de Millery (69) où Véronique a aussi raconté cette histoire. quant aux photos, elles sont "l'oeuvre" de la conteuse. La chanson de Shéfina s'appuie sur un air populaire et les paroles ont été inventées par la conteuse. Quant au refrain qui permet de mettre le chemin du conte sous les pieds, il vient de Véronique.

Il était une fois une jeune fille qui s’appelait Sthéfina. Elle était très belle.

Refrain

Elle avait 1 jupon blanc
Blanc blanc blanc et rose
Elle avait un jupon blanc
Blanc blanc blanc et rose et blanc

Tous les jours, Sthéfina monte en haut de la tour et regarde au loin. Elle sait qu’elle devra attendre ses 18 ans pour franchir le seuil de ce palais, le temps que la menace lancée à sa naissance par Diabolor de l’emmener dans son pays et d’en faire son esclave n’ait plus cours. Parfois, le temps lui dure de s’en aller… Elle soupire.

Le temps passe et un jour, c’est son anniversaire : Sthéphina a 17 ans. Plus qu’un an ! pense-t-elle. La fête se prépare et Sthéphina monte dans sa chambre pour revêtir la robe qui lui a été confectionnée pour l’occasion.

Dans la grande salle, les gens chantent et boivent.

Sthéphina revêt sa robe, remonte ses cheveux, se regarde dans le miroir.

Elle entend les gens qui chantent la chanson d’anniversaire pour qu’elle arrive.

Alors… Sthéfina ôte précipitamment ses beaux habits. Non, décidément, elle ne peut plus attendre et va partir. Elle enfile des vêtements usagés, coiffe une casquette, met des chaussures de marche…

Les invités s’impatientent et crient Sthéfina, Sthéfina ! ! !

Elle répond à plusieurs reprises : J’arrive ! ! !

Elle noue ses draps et se laisse glisser le long du mur…

La fête bat son plein mais Sthéfina est déjà loin… Elle marche, elle marche…

Elle marche encore, elle marche toujours…

Au bout d’1 moment, elle s’arrête, épuisée : elle se déchausse. Ses pieds sont tout abîmés…

C’est à ce moment-là que passe devant elle un cavalier, un beau cavalier. Il a belle et fière allure. Il descend de son cheval et s’approche d’elle. la cœur de Sthéfina bat la chamade… Serait-ce son prince charmant ? Ils font connaissance et il l’invite à monter sur son cheval pour l’avancer sur son chemin.

A peine est-elle en selle que le cheval se met à piaffer

A peine est-elle en selle que le cheval se met à bondir

A peine est-elle en selle que le cheval s’envole

Sthéfina s’accroche au cavalier et voit bientôt la terre de si haut qu’elle en a le vertige. Le château paraît si petit…

Ils traversent les nuages, ils franchissent les montagnes, ils disparaissent par-delà les mers… Et ils arrivent enfin en vue d’1 île aux montagnes escarpées et à la forêt serrée. Le cheval descend et atterrit près d’un château lugubre. Alors, le cavalier se retourne vers Sthéfina. Elle étouffe un cri. Il n’est autre que Diabolor ! ! !

Il la conduit chez lui et lui dit que désormais elle devra rester ici et le servir. Il lui indique toutes les choses à faire : ménage, repassage, repas…

Et le temps passe…

Souvent, Diabolor n’est pas là car il part faire le tour de la terre pour semer désordre et désespoir.

Sthéfina travaille, Sthéfina s’ennuie, Sthéfina pleure.

Son jupon n’est plus très blanc
Blanc blanc blanc et rose
Son jupon n’est plus très blanc
Blanc blanc blanc et rose et blanc

Un jour, elle trouve 2 morceaux de papier. En les regardant de + près, elle s’aperçoit qu’il s’agit de bouts de carte : sans doute la carte de l’île ! Elle tente de reconstituer le puzzle, sans succès. Elle s’assied près de la cheminée et tourne les cendres dans l’âtre. Aïe ! Entend-elle soudain…

Elle lui dit qu’elle a entendu ses pleurs et que sa cousine Mélusine lui a demandé de l’aider, qu’elle l’a cherche depuis plusieurs jours et que c’est comme ça qu’elle est tombée dans la cheminée. Une fois remise de ses émotions et quelque peu nettoyée, elle passe à l’action : elle prend sa baguette magique et après avoir frappé 3 petits coups sur la carte, celle-ci se trouve reconstituée. La fée lui donne trois objets qui lui serviront dans sa fuite :

• un peigne
• un collier
• une boîte en bois

Sthéfina a juste le temps de remercier le fée : celle-ci disparaît ! Mais avant, elle lui dit de se sauver au + tôt car Diabolor a l’intention de faire d’elle son épouse le jour de son anniversaire, soit dans 1 jour, avant qu’elle ait 18 ans.

Sthéfina prend sa décision : le soir même, elle s’échappera. Elle ne laisse pas le temps à Diabolor d’entrer dans la maison : dès qu’il tente d’en franchir le seuil, elle secoue son plumeau sur lui avec force. Diabolor tousse, crache, hurle… Sthéfina profite de sa confusion pour s’échapper.

Diabolor, 1 fois remis de sa surprise, s’élance derrière elle.

Sthéfina jète par-dessus son épaule son peigne et la forêt se fait + touffue.

Mais Diabolor se met à ronger les troncs et bientôt il va la rattraper.

Il va la rattraper lorsque Sthéphina arrivée près de la mer lance devant elle sa boîte en bois qui se transforme en bateau.

Diabolor se jète à l’eau mais il est devenu tellement gros qu’il coule et se noie.

Elle gravit le mur de sa chambre. Elle a juste le temps d’enfiler sa robe et de se coiffer. Quand elle franchit le seuil de sa chambre, tout le monde chante :

Elle aperçoit 1 magnifique gâteau sur lequel trônent 18 bougies qu’elle souffle d’un seul coup.

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