Formules d'introduction

 


dessin : Colette Decorse

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

A l'époque où le chêne n'était qu'un gland.

Cette histoire se passe au pays du froid, il n’y a pas si longtemps que cela.

C’était ici, c’était ailleurs,
C’était dans un monde lointain que l’on touchait avec la main ...

Avant que la mémoire ne rejoigne l’oubli...

Sortilèges, maléfices, imprécations!...

Jadis il y avait ...

C’était une planète où les hommes avaient des ailes.

Lorsque le coeur du monde se mit à battre ...

Loin, très loin d’ici, par delà l’espace, par-delà le temps, dans un pays d’ivoire et d’ébène, dans un pays d’où jamais personne n’est revenu ...

Les histoires n’ont pas besoin de chemins pour nous conduire jusqu’à demain.

Il y a très longtemps de cela,

Quand commencent certaines histoires, le vent commence à souffler.

Il était une fois
Dans les temps les plus anciens et les plus reculés...

Dans un pays par delà huit épaisseurs de nuées blanches...

C’était ici, c’était ailleurs,
C’était dans un monde lointain que l’on touchait avec la main...

Quand commencent certaines histoires, le vent commence à souffler.

Que mon conte soit beau et se déroule comme un long fil...

Il y a très longtemps de cela,
Si longtemps que je ne m'en souviens pas...

Tic, tac, toc, l’histoire fait toc, toc

Viens, viens, petite histoire
Si je t’attrape, je te croque

Petite histoire, je vais te croquer de la tête aux pieds

Histoire, petite histoire, si tu ne viens pas assez vite, je t’attraperai pour te mettre dans une cage
boîte

Histoire, si tu ne viens pas, je soufflerai sur toi
Comme le loup sur la maison des trois petits cochons

Histoire, approche-toi avant que je t’attrape

Histoire, ouvre-moi la porte sinon j’appellerai mon chien pour qu’il te morde
chat pour qu’il te griffe

Viens, petite histoire, sinon tu vas voir
Je vais te mettre dans le ventre du loup

Si tu ne viens pas, petite histoire, je t’enfermerai dans un petit tuyau

Histoires, venez, on va vous raconter une histoire que vous ne connaissez pas et que vous aimerez

Cette histoire, je ne vais pas la dessiner mais simplement vous la raconter

L’histoire est passée, elle a mangé mon idée
Comment est-ce que je vais faire pour la raconter ?

C'est une histoire marrante, rigolante et bien tentante

C'est une histoire d'il y a longtemps

Une histoire qu'on m'a racontée

C'est une histoire que m'a racontée ma tante qui n'était pas méchante mais sûrement amusante

C'est une histoire qui fait peur, qui fait trembler la tête et le coeur

 

 

 

 

 

Le conte,
Plus il est donné, moins il est gardé,
Plus il est gardé, moins il est donné.
Alors ne le gardez pas: à vous de le donner!

Il y a très longtemps de cela,
Même avant que les pierres s’en souviennent,
Avant que les choses aient des formes et des noms...

Voici des histoires d’ici, d’ailleurs,
De nulle part et d’autre part.
Combien d'oreilles avez vous?
Deux!
Prenez en une troisième et écoutez ce que j'ai à vous dire!

Ecoutez-moi avec vos yeux,
Regardez-moi avec vos oreilles,
Goûtez l’histoire avec votre nez
Et sentez-la avec votre bouche!

Les histoires ne connaissent pas les frontières
Elles franchissent aisément les ruisseaux
Ne se servant que de mots.

Histoires, petits points de lumière sur les fils du temps
Vous dépliez vos ailes et ne pouvez rester
Voyageurs immobiles, vous tournez dans nos têtes
Sans avions ni bateaux.

On conte et on raconte qu’autrefois
Les nuits succédaient aux nuits
Les lunes succédaient aux lunes

Par-delà les montagnes et la mer
Là où le soleil a brûlé la peau des hommes
Là où la terre est devenue sable et les arbres de petites broussailles.

Jeune fille, souviens-toi!
Au moment où la terre tremblait encore de sa naissance
Au temps où le diable n’était pas diable
Au temps où les sommets pointaient à peine le bout de leur nez...

L’hiver va passer comme les précédents sont passés
Le printemps à nouveau va s’installer
Les hirondelles vont revenir d’un pays où le soleil brille toujours mais peut-être pas pour tout le monde.
Si on connaît le langage des hirondelles, on peut sans doute entendre cette histoire.

Les histoires empruntent des échelles de brume pour vous décrocher la lune.

C’était au temps où les grenouilles déplaçaient les montagnes,
C’était au temps où les grenouilles déplaçaient les montagnes,
Aux 4 coins du conte.

Il y a de cela très longtemps
Au temps où le soleil parcourait la mer et les montagnes, tel une étoile filante.

C’était au temps où le temps se mesurait aux champs de blé,
Où la terre frémissait au doux vent
Où les étangs s’étendaient à l’infini.

Au temps où les hommes mourraient jeunes et naissaient vieux,
Où les femmes avaient de la barbe et les hommes des seins,
On marchait sur nos mains et on mangeait avec nos pieds,
Les animaux vivaient dans les villes,
Et les hommes et les femmes dans la forêt...

Les histoires entrent par l’oreille
Le coeur les retient
La bouche les redit.

Il était une fois, il est arrivé,
Il y a très longtemps, avant le temps,
Plus anciennement que dans le passé...

Il était une fois, autrefois, très autrefois,
Il y a bien longtemps,
Lorsque les animaux parlaient,
Que les chiens étaient attachés avec des saucisses,
Que les tailleurs épousaient des princesses,
Et que les enfants arrivaient dans le bec des cigognes ...

Vous connaissez la chanson?...
Les histoires possèdent d’immenses ailes
Qu’elles déploient au firmament des mots,
Des ailes translucides, moirées, de mille paillettes mêlées
Comme autant de minuscules papillons butinants
Poètes errants aux semelles de vent.

Dans un pays grand comme un mouchoir de poche,
Tout près d'une rivière comme un brin de fil ...

Quand on ferme les yeux, on ouvre bien son coeur
Et le coeur, on le sait, est fait pour les histoires.

Les histoires ne connaissent pas les frontières
Elles franchissent aisément les ruisseaux
Ne se servant que de mots.

Les mots, c’est du lait de chamelle qui coule sur la langue
C’est du miel doucereux qui chatouille le gosier.

Le conte,
Plus il est donné, plus il est gardé,
Plus il est gardé, moins il est donné,
Alors, ne le gardez pas: à vous de le donner!

Ecoutez moi avec vos yeux,
Regardez moi avec vos oreilles,
Goûtez l'histoire avec votre bouche
Et sentez la avec votre nez...

Brins de fil et fils de laine, les histoires s’entremêlent,
S’enlacent et se délassent comme sur une plage de sable
Elles érigent des châteaux qui existent seulement
Aux yeux de ceux qui savent les voir.

Histoires, petits points de lumière sur les fils du temps
Vous dépliez vos ailes et ne pouvez rester
Voyageurs immobiles, vous tournez dans nos têtes
Sans avions ni bateaux.

Combien d'oreilles avez vous?
Deux!
Prenez en une troisième et écoutez ce que j'ai à vous dire!

Au temps d'avant,
Au temps où les loups et les moutons se tenaient par le menton,
Au temps où les enfants avaient un nez si long qu'il touchait presque le plafond...

Savez-vous ce que j’ai vu ce matin?
Une moitié de poulet qui volait aussi vite qu’une moitié de fusée,
La moitié du ventre tournée vers le ciel,
La moitié du dos tournée vers l’enfer.Moi, je suis là pour vous raconter une moitié de vérité,
Enfin, je vais à moitié essayer.

Fermez la bouche,
Qu'il n'y ait pas de bruit,
Ouvrez les oreilles et écoutez les pas:
Le conte arrive...

Histoire, approche, approche, viens par là
Ne crois pas que tu vas te sauver
Tu es là, c’est pour raconter

Nous allons vous raconter des histoires que vous connaissez mal
Que vous ne connaissez pas
Mais que vous connaissez déjà pour les avoir rencontrées dans des livres que vous aimez.