Les trois voleurs et le coffre d’or

Il était une fois trois voleurs.

Le premier voleur était fort, le deuxième était souple, le troisième était intelligent.

Il y avait aussi un coffre rempli d’or et un mendiant. Une nuit, pendant le sommeil des trois voleurs, ce mendiant vint voler le coffre. Au réveil, le plus intelligent déclara : « Il faut partir retrouver le coffre. Suivons les traces ! Elles nous conduiront sûrement au voleur !»

Ils suivirent les tracs qui s’arrêtaient à la forêt profonde. Le voleur souple déclara :

  • Regardez bien : voilà le coffre ! Et il y a quelqu’un… c’est un mendiant ! 

Ce mendiant prit la parole :

  • Je vous rends votre coffre si vous passez trois épreuves. »

Les trois voleurs dirent oui tout de suite !

  • La première épreuve est de cueillir cette jacinthe géante, mais attention, elle est ensorcelée ! Maintenant, si vous le permettez, je vais sur le marché acheter quelques pommes.

Et il s’en alla !

Les voleurs réfléchirent longtemps jusqu’à ce que le plus fort dise :

  • Il ne va rien m’arriver ! Je suis invincible. Regardez-moi bien !

  • Non ! hurlèrent les deux autres. 

Le voleur s’approcha de la jacinthe géante, la toucha, mais au même moment, celle-ci émit un drôle de bruit, comme un pet ! Aussitôt le voleur tomba raide, la langue tendue et toute bleue. Le voleur intelligent dit :

  • Il est tombé dans les pommes.

C’est à ce moment-là que le voleur souple déclara :

  • Regarde, moi je vais cueillir la fleur en me bouchant le nez car je suis aussi souple qu’un serpent.

  • Non ! hurla le voleur intelligent.

Mais il était trop tard : la jacinthe se mit à pleurer, le voleur souple, trempé sous les grosses larmes se mit à courir. Il grimpa à l’arbre à côté, tout mouillé des larmes de la jacinthe, il glissa, tomba et s’assomma.

Le voleur intelligent se dit :

  • Voilà qu’il se comporte comme un bébé. Moi, je sais ce que je vais faire : je vais tenter d’endormir la fleur.

Il se mit à chanter une berceuse et la jacinthe s’endormit. Alors il la cueillit, réveilla les voleurs ses compères et ensemble retrouvèrent le mendiant.

  • Bien joué, leur dit-il, vraiment bien joué ! Maintenant passons à la deuxième épreuve. Il faudra prendre tout ces œufs là-bas et les mettre dans le chaudron ici. Bonne chance.

Les volèrent se demandèrent comment faire. L’intelligent dit :

  • Comme ce sont des œufs, il doit bien y avoir la pondeuse pas loin. Là ! Dans l’arbre ! Une aile ! c’est elle !

Deux voleurs se jetèrent sur l’oiseau pendant que le voleur souple alla chercher les œufs. Puis à tous les trois, ils les posèrent dans le chaudron. Quand ils eurent fini, le mendiant leur déclara :

  • Vous me surprenez beaucoup. Maintenant, voici la troisième épreuve. J’ai caché le coffre d’or. A vous de le retrouver ! Vous avez trois lieux à visiter : la forêt profonde, l’énorme champ de blé et la cascade de la mort. Retrouvez ce coffre dans les deux heures. Maintenant je pars !

Le voleur qui était fort partit en direction de la cascade de la mort, celui qui était souple se dirigea vers la forêt profonde, quant au troisième qui était intelligent alla jusqu’à l’énorme champ de blé. Ils cherchèrent, mais aucun ne trouva le coffre.

Alors, le voleur intelligent déclara :

  • Il ne l’a peut-être pas caché. Nous allons nous séparer pour aller chez lui. Nous demanderons aux animaux notre chemin.

Chacun prit son chemin.
Le voleur fort demanda à un iguane vert s’il avait vu un mendiant habillé comme-ci et comme-ça.

  • Oui, déclara l’iguane, il est passé par le chemin de la fontaine.

Le voleur le remercia et parti vers la fontaine.

Le voleur intelligent questionna le papillon.

  • As-tu vu un mendiant habillé comme-ci et comme-ça ?

  • Oui, il est vite passé sur le chemin de la fontaine et il a rejoint le chemin des merveilles de la nature.

Le papillon fut remercié.

Le voleur souple interrogea le tigre. Avait-il vu un mendiant habillé comme-ci et comme-ça ?

  • Oui, il est passé sur le chemin de la fontaine.

Le voleur remercia le félin.

Les trois voleurs se retrouvèrent à la fontaine puis suivirent leur compère intelligent qui savait qu’il fallait aller sur el chemin des merveilles de la nature. Une maisonnette se trouvait au bout de ce chemin. On regarda par la fenêtre : le mendiant y dormait sur le coffre ! Comme la porte et la fenêtre étaient fermées, le voleur souple passa par la cheminée pour en ressortir le coffre sans réveiller le mendiant. Un cadenas fermait le coffre. Le voleur fort n’eut aucune difficulté à le faire sauter. Ils suivirent le voleur intelligent pour rentrer chez eux très heureux.