Le loup au chaudron



                      photo : Yvon Vernotte



Le texte proposé ici est extrait du livre "Les contes de Perrault dans tous leurs états". A l'oral, et par le truchement des élucubrations imaginaires, il a subi quelques légères modifications en croisant d'autres récits. Nous vous proposons  de découvrir la forme approchante qui a été utilisée lors du projet Chaperon Rouge qui s'est déroulé sur Echirolles (38) en 2009.
Merci aux enfants des écoles maternelles Danille Casanova et Jean Moulin pour leurs dessins!


Un jour, le Petit Chaperon Rouge dû de nouveau se rendre chez sa grand-mère, avec petit panier, galette et pot de beurre frais. En chemin, il rencontra le Loup, mais il refusa de le suivre sur d'autres sentiers et de s'éloigner de son chemin. Toutefois, le Loup prit un raccourci dans la forêt pour arriver le premier chez la vieille femme et... il s'égara.


Le Petit Chaperon Rouge parvint sans encombre chez sa grand-mère. Il lui conta son aventure. La grand-mère le pria de bien fermer la porte et de venir auprès d'elle. Elles attendirent, attendirent...

Enfin, le Loup, qui pensait être arrivé le premier, frappa à la porte et déguisa sa voix :
- Grand-mère, c'est votre petite fille
- Pas la peine de te donner du mal, fit la grand-mère, je sais que tu es le Loup. Ma petite fille est là, à l'abri, près de moi. Je ne t'ouvrirai pas!
- Puisque c'est comme ça, fit le Loup...
Et il se mit à souffler sur la maison. Mais la maison était solide et elle ne s'écroula pas.

Le Loup fit mine de partir. Il entreprit de grimper sur le toit de la maison. Il attendrait que la fille reparte chez elle pour bondir et la dévorer. Mais la grand-mère n'était pas sourde, pas plus que le Petit Chaperon Rouge... Elle lui dit de remplir un chaudron avec de l'eau de cuisson de saucisses, de l'accrocher à la crémaillère et d'allumer le feu dessous. Et la grand-mère se prépara...
Le Loup sentit bientôt une odeur alléchante qui chatouilla ses narines. Il s'approcha de la cheminée, se pencha pour mieux voir. Il se pencha tant et si bien qu'il bascula et tomba... dans le chaudron sur lequel la vieille femme s'empressa de fixer un couvercle.

Le Loup se débattit, implora, supplia. Puis il sombra dans le bouillon. Cuit et recuit, il l'était, assurément. La grand-mère dressa le couvert. Elle invita sa petite fille à partager avec elle un repas de roi. Elles mangèrent jusqu'à satiété le Loup qui n'était point brûlé mais juste cuit à point, comme il convient!


Ainsi fut dit, ainsi fut fait! Elles rirent longtemps de cette aventure qui avait fort bien tourné.