Projet 2009-2010


Au début était...

* Deux enseignantes qui avaient envie de re-partir sur un projet dédié au conte et à l'approche de l'oralité dans le cadre de séances de PPCP (Projet Professionnel à Caractère Pédagogique) : Marie-Agnès Morin et Karine Ribouton
* Un enseignant de plus pour la partie vidéo : Ephrem Gnininvi, prof de maths et physique-chimie
* Une classe : la TCSS A (BEP Carrières Sanitaires et Sociales)


Les conteurs en herbe

* Un établissement : le lycée Louise Michel à Grenoble
http://www.ac-grenoble.fr/lycee/louise.michel/

et... une Conteuse


Sans oublier notre ami Yvon Vernotte et sa grande gentillesse pour nous proposer des clichés qui rendent vraiment compte du travail engagé et des avancées du travail au fil des séances.

reportage radio Grésivaudan


-A- BAIN D'HISTOIRES : avant de dire il faut se nourrir!


Le projet a commencé par une approche de contes traditionnels effectuée par les enseignantes. A suivi un temps d'écriture d'histoires de manière individuelle. Un choix a ensuite été opéré parmi les textes afin d'en extraire ceux qui serviraient au travail sur l'oralité.
Nous avons disposé de six histoires qui ont nécessité d'être précisées, remaniées pour certaines, aux plans de la logique et du déroulement des évènements :



Nous pouvons maintenant vous dévoiler les trames des récits. Il suffit de cliquer sur un titre pour accéder au texte et aux photos des jeunes au travail :

Le petit Nicolas
* Croco l'alligator
* Théo et l'oie
* Bruno et la sorcière
*
Le géant de sable
* Le Roi

dessin réalisé par un enfant de la classe de CM1/CM2 de l'école primaire Mistral à Grenoble





-B- ATELIERS : les ateliers ont débuté le mardi 6 janvier 2010 et se sont poursuivis jusqu'à début mars.

 

-1- Le premier a d'abord réuni tout(te)s les élèves : les "conteurs" et les "vidéastes". Il s'est ouvert par un petit temps de conte, car comment mieux faire sentir l'univers des histoires qu'en racontant au lieu de discourir longuement?
Véronique a raconté "les 12 mois de l'année", un conte traditionnel tchécoslovaque.

Voilà les réflexions des élèves suite à ça

Nous avons ensuite scindé la classe en deux groupes afin de commencer de part et d'autre à aborder les sujets qui nous préoccupaient : le conte et la vidéo.
Ceci fait, le groupe conte a eu pour mission de prendre connaissance de l'ensemble des textes afin d'en tirer les trames. La première séance n'a évidememment pas suffi!

-2-  Les tranches horaires de l'atelier conte :
Elles ont été de 3 heures consécutives, ce qui a véritablement permis de disposer d'un temps confortable pour consacrer énergie et attention à chaque élève.Nous nous sommes appuyé(e)s sur les souvenirs que les élèves avaient de la petite racontée de lancement pour nous remémorer la trame de l'histoire racontée : "Les douze Mois de l'année". Ceci pour comprendre que notre mémoire travaille d'elle-même ou quasi et que nous allions maintenant préciser les trames des histoires à raconter pour être en mesure de les re-transmettre.


Nous avons oscillé entre temps en commun, moments de travail en autonomie avec aide(s) ponctuelle(s) si nécessaire, et retransmission(s) devant le groupe dans son entier afin de pointer les avancées des histoires.

-3- Le temps des contes, un temps à définir :
Qui dit histoires dit aussi portes à franchir, quand on veut démarrer et quand on pense à finir. Ensemble, nous avons cherché des formules qui permettraient d'introduire les contes, et plus précisément les contes choisis. Voilà ce qui a émergé de nos élucubrations :

C'était du temps où les alligators étaient bleus et où ils aimaient les poèmes, du temps où les singes parlaient. Dans ce temps-là, nul homme ne pouvait s'approcher de la rivère. Les seuls à le pouvoior étaient un enfant et son singe.
C'était du temps où le sable prenait vie
                                le ciel n'était jamais gris
Dans ce temps-là, la magie prenait tout son sens et l'on croyait dur comme fer qu'il suffisait de vivre ses rêves pour qu'ils se réalisent
C'était l'époque où les assiettes étaient magiques
                               il y avait une oie peinte dans une assiette et cette oie parlait
                               les oies parlaient. Oui, vous m'en direz tant! L'oie portait une toque de cuisinier. Je dois admettre que moi aussi, je n'ai jamais vu ça. Vous m'en direz vous aussi des nouvelles. Allez savoir, dans cette histoire : elle prenait vie et puis parlait...
C'était le temps où les enfants étaient sages et innoncents. Ils ne pensaient pas à demain, puisque demain c'était forcément loin. Le vent va nous transporter à travers le temps et l'espace, jusqu'à ces dunes sablées où le silence nous semble parler. Si le silence est d'or, la parole est d'argent. Nous sommes dans le désert, bien loin de la mer, et les étoiles, la nuit, se reflètent dans les yeux d'un enfant.
C'était le temps où le sable......
                               le vent soufflait si fort qu'il poussait les dunes
                                                         malicieusement
                               la magie existait, où les rêves se réalisaient
                               nul par un homme pouvait être aussi grand
                               les géants rêvaient d'avoir des parents
                               le ciel qui n'était jamais gris devenait parfois plus gris que les souris
                               le ciel devenait gris souris quand le vent soufflait en tornade
C'était du temps où les fées étaient des sorcières
                                les sorcières se transformaient en fées
                                                     habitaient dans les arbres   
Il était un temps où les sorcières étaient attirantes                                                    

        
 Nous avons aussi tenté des comparaisons, au plan des couleurs, des formes ou des dimensions des être et des choses :

* Blanc comme une boule de coton
* L'oie était aussi blanche que blanche, aussi blanche que la neige, que l'écume de la mer, que le coton,qu'un bouton de rose, que le ventre d'une hirondelle, que le voile de la mariée, qu'une colombe
* Le géant était si grand qu'avec ses bras il touchait les nuages
                          plus grand que tous les océans
* Il faisait tellement nuit qu'il ne savait plus où il était
* Il faudrait 2 ou 3 bras de Bruno pour faire le tour de l'arbre


-4- A quelle sauce vidéo serons-nous mangée(s)?
Voici les premières données concernant la manière dont les élèves concernées pensent procéder :

Vidéo atelier conte


Générique de début :
  • Titre
  • Prénom des élèves du groupe conte
  • Texte présentant le projet et les objectifs
Présentation des 2 groupes par une photo de groupe
Interviews d’élèves conteurs
Extraits de contes en travail
Extraits de la représentation finale
Interview de Véronique (la conteuse)
Générique de fin avec le prénom des élèves du groupe vidéo
Bétisier
Musique


-5- Histoires en devenir :

Nous nous sommes d'abord attaché(e)s à  fixer les trames


Mais parfois, le passage par l'écrit est une entrave plus qu'une aide...

Cependant, progressivement, nous avons commencé à entrevoir la manière dont certains récits allaient être introduits : chanson, formule etc... On cherchait, on essayait et parfois... voilà ce que ça donnait!


Nous avons abordé les composantes des histoires : personnages, lieux traversés, motivations des protagonistes des récits. Pour ce faire, parfois, il fallait se mettre "à l'intérieur" de soi, tourner son attention à ce qui fait nos imaginaires... Choses plus ou moins aisées selon nos capacités de lâcher prise.

Le roi, il cherche une femme pour la descendance.
Il est orgueilleux :
tête haute  et jamais il la baisse; il dévisage les gens; il porte les vêtements les plus beaux, les plus chers; il allonge le pas toujours plus loin toujours plus vite ; peu attentif aux autres.
Il parle un langage choisi.

Parce que dire nécessite la mise en mouvement(s) du corps et de la parole, de petits exercices permettent d'aborder le travail sous un autre angle et de faire toucher du doigt ce qu'il faut mobiliser en soi :




Etonnement, parfois, lorsque des jeunes se prennent au(x) jeu(x) et enfilent la peau d'un personnage, comme celui de l'oie de l'assiette... On pourrait presque se croire dans un grenier où on filerait les trames de nos imaginaires en toute liberté.



Surprise aussi lorsque l'idée naît d'utiliser les compétences d'un(e) autre élève pour étoffer une histoire.
Dans "Croco l'alligator", l'enfant se met à danser pour l'amadouer et qu'il le laisse accéder à la rivière. Alors, il fallait trouver quelqu'un qui danse...


Ou quelqu'un qui joue pour invoquer les esprits du désert et convoquer "Le géant de sable" :


Tout cela sans oublier le plaisir... d'inventer... et de stimuler nos papilles!



-6- Entendre et entendre encore : pour ouvrir des perspectives, permettre d'imaginer les permissivités qu'offrent les histoires, se rendre compte qu'il existe des tas d'histoires différentes, raconter encore et encore est indispensable. Véronique a donc fait découvrir des contes aux profils variés :
* un conte de Grimm : "le Genévrier"
*
une histoire de mensonge que l'on trouve dans "Le conteur amoureux" de Bruno de la Salle.




-C- TROUVER DES PUBLICS : parce que les histoires n'existent que parce qu'elles sont dites...



Les temps de retransmission prévus ont bien eu lieu :
* lundi 8/03 de 10h à 12h avec des collégiens du collège Jean Vilar (Echirolles) avec qui la conteuse était engagée sur le même type de projet

* mardi 9/03 de 14h à 17h au lycée pour des CM-CM2 du groupe scolaire Mistral
Nous avons eu la chance d'avoir la présence d'Olivier Pouteau de Radio Grésivaudan  (http://www.radio-gresivaudan.org/) sur ce moment, histoire de faire retour des impressions glanées auprès des un(e)s et des autres, acteurs et public. C'est accesible sur les ondes de cette radio qui a passé le reportage le samedi 13 et le dimanche 14/03 de 11h à 12h : en pod cast sur http://www.radio-gresivaudan.org/-vie-locale-les-dossiers-.html 


-D- ENTREVOIR DE PLUS EN PLUS PRECISEMENT CE QUE SIGNIFIE "ETRE EN SCENE" :




-E- QUI DIT SCENE DIT AUSSI TRAVAIL DANS LES COULISSES :


Installer, une tâche indispensable qui néccessite efforts et attention :



Envisager le conducteur qui guidera la racontée :





-F- RACONTER... SANS SE CACHER...



Deux racontées prévues initialement, deux moments pour s'essayer devant des publics, dans des lieux différents ne proposant pas les mêmes espaces. Deux propositions pour se confronter aux réalités des prestations.

Le mardi 9/03, après que la salle ait été installée la veille avec quelques élèves, tout était en place pour le jour J, attendu mais forcément appréhendé... même si le fait d'avoir raconté la veille avait aidé les jeunes à se mettre dans le bain. Les conteurs en herbe goûtaient les derniers instants dans une petits salle du CDI, histoire d'être tranquilles et concentrés, tandis que les enfants de l'école primaire Mistral entraient dans les lieux et prenaient place ainsi que les jeunes filles de l'atelier vidéo.



Chut, silence! Et Véronique dit quelques mots pour inviter le public à mieux écouter encore...

Puis elle gagne sa place :  au clavier et aux manettes!




Quelques moments "volés" qui rendent visible l'écoute, le plaisir, la mise en mouvement(s), les interactions avec le public... et qui s'appuient sur une dynamique de groupe  à laquelle les élèves ont pris une part active et décisive. Les conteuses et conteurs ont décidé de relayer l'absence d'élèves pour que les histoires puissent se dire. Ils se sont organisés eux-mêmes, sans intervention des adultes.









Après la racontée, il y a eu un échange de questions-réponses entre les enfants de CM1-CM2 et les lycéen(ne)s, suivi par des moments d'interviews par Olivier. Tout le monde aurait bien conclu ce moment en dansant, la preuve...




Les enfants de l'école primaire ont consacré une page de leur journal de mars 2010, "Planète Mistral", à ce moment passé au lycée. Voilà ce qu'ils en ont dit :



Les conteurs en herbe de Louise Michel

Le mardi 9 mars 2010, sur invitation des lycéens de Louise Michel, nous avons assisté à une représentation sur scène de contes écrits et joués par eux. Il y en avait 6. Certains étaient comiques comme le conte "Bruno et la sorcière", "Croco l'alligator" ou "Théo et l'oie". D'autres un peu tristes comme "Nicolas et la fée", "Le géant de sable". D'autres rappelaient des chansons d'enfance, comme "Pirouette cacahuète". Nous avons trouvé que les lycéens étaient de très bons comédiens. Ils étaient assisté d'une conteuse professionnelle qui les accompagnaient d'un accordéon. Elle chantait pour accompagner les différents contes joués. Un journaliste présent ce jour-là, a interviewé les comédiens ainsi que leur professeur. A la fin de la représentation un échange questions/réponses avec les comédiens a eu lieu. Au cours de cet échange, ils nous ont expliqué leur travail très riche et important. Pour les remercier de leur invitation nous avons réalisé des dessins en rapport avec leurs contes. Nous les leur enverrons.

Texte écrit par les élèves de la classe de CM1/CM2




-G- BILAN et prolongements : 


Et oui, tout a une fin et le vendredi 12 mars 2010, un échange a eu lieu avec les élèves autour de l'atelier conte. Restait le travail en cours de l'atelier vidéo dont nous pensions voir le résultat en mai. Les aléas des ateliers ne l'auront pas permis. Dommage.




Des idées pour la suite :

-1- Nous avions prévu une nouvelle racontée auprès d'élèves du lycée Prévert à Fontaine avec lesquelles la conteuse conduit un projet approchant depuis avril , mais l'organisation en était compliquée et cela n'a pas abouti.
-2- L'expo photos au CDI du lycée est à présent en place, après qu'Yvon se soit attelé au choix des photos et à la mise sous verres. Elle restera visible jusqu'à fin juin. On envisageons qu'elle aille dans d'autres lieux comme des bibliothèques. A suivre.

Voilà un petit texte écrit par la conteuse sur la place qu'a prise son ami Yvon dans ce projet :

Yvon Vernotte
Voilà bien un homme qui se voit surtout derrière l'objectif, et certainement pas devant.
Pas en point de mire, non! Depuis le temps que je le fréquente, je connais sa discrétion et j'apprécie particulièrement le regard qu'il porte sur les choses et ... les gens.
C'est bien pour ça que je l'ai invité à se rejoindre ce projet pour nous offrir des fenêtres sur ce qui s'y passait. Et il a vu juste, comme d'habitude.
Mine de rien.
Tantôt ici, tantôt là, de telle manière qu'on ne le voyait pas et qu'il pouvait saisir tout à loisir une attitude, une émotion, une impulsion, sans forcer le trait, en captant ce qui lui était donné à attraper au vol.


Un grand grand merci à ce bonhomme qui n'est certainement pas vieux et qui aiguise son oeil, bien loin des bavardages.


Véronique